À toi, mes beaux yeux
Toi qui m’attends, discret miracle,
À chaque détour de mes jours égarés,
Gardien silencieux de mes soupirs,
Éphémère et fidèle, comme un songe qu’on effleure.
Pour fuir la douleur,
Ma rose a couvert ses épines d’un colibri,
Semblable à toi :
Libre, indompté,
Sauvage d’âme et d’ailes frémissantes,
Butinant les heures perdues de mon cœur en veille.
Tu es tatoué en moi,
Non d’encre mais de saveurs exquises,
De vertige tendre et de frissons éternels,
Comme un parfum d’absence
Qu’on n’ose chasser de peur d’en perdre l’écho.
Arrête-toi un jour, je t’en supplie,
Pose ton souffle sur ma lumière vacillante,
Parle-moi sans détour,
Comme si le monde ne comptait plus que nous deux.
Sache-le, même si le monde vacille,
Même si l’oubli me frôle,
Tu demeureras,
Dans les alcôves secrètes de ma mémoire,
Le souvenir le plus somptueux
Que la vie m’ait permis d’aimer.